Nouvelle publication de l'équipe Manoury dans JCI
Inhibition du sensing microbien par l’AHR dans les monocytes : un mécanisme qui restreint les réponses cytokiniques
Le groupe d’Élodie Segura, au sein de l’équipe Réponse Immunitaire et Signaux de Danger dirigée par Bénédicte Manoury (INEM), en collaboration avec le Baylor Institute for Immunology Research (Dallas, USA) et l’Institute of Experimental Immunology, University of Zurich (Zurich, Switzerland), apporte un éclairage majeur sur les mécanismes permettant au système immunitaire de contrôler la stimulation permanente induite par les signaux du microbiote.
Initié à l’Institut Curie et finalisé après l’installation du groupe à l’INEM, ce travail mené par Adeline Cros et Alessandra Rigamonti (co-premières auteures) démontre que l’absence du récepteur Aryl Hydrocarbon Receptor (AhR) dans les monocytes entraîne une activation spontanée des réponses cytokiniques in vivo. Cette dérégulation est due à une activation de la voie STING en réponse au microbiote, révélant le rôle essentiel d’AhR dans la modulation de la réponse des monocytes à la détection microbienne. De manière notable, cet effet est strictement spécifique aux monocytes : les souris dépourvues d’AhR uniquement dans les macrophages ne présentent aucune altération des réponses cytokiniques.
L’étude montre également qu’une inhibition d’AhR augmente les réponses cytokiniques dans les monocytes humains, soulignant la conservation de ce mécanisme régulateur. Enfin, chez des patients atteints d’arthrite juvénile idiopathique systémique, une faible activité d’AhR dans les monocytes est corrélée à une production accrue de cytokines, confirmant la pertinence clinique de ces observations.
Ces résultats mettent en évidence un rôle crucial d’AhR dans les monocytes pour restreindre la réponse immunitaire à la détection du microbiote et ainsi maintenir l’homéostasie immunitaire.